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Cindy Olohou : « L’Afrique amène à s’émanciper du modèle du musée occidental »

Bernard Hasquenoph | 5/07/2022 | 18:51 |


Commissaire associée de l’exposition « Sur la Route des Chefferies du Cameroun. Du visible à l’invisible » au musée du quai Branly, l’historienne de l’art Cindy Olohou nous fait partager son montage qui a bousculé les process occidentaux de muséographie, avec en filigrane la question des restitutions.

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Cindy Olohou ©DR

05.07.2022 l LA ROUTE DES CHEFFERIES est une association oeuvrant à la protection et à la valorisation du patrimoine camerounais, fondée il y a une vingtaine d’années par Sylvain Djache Nzefa, architecte vivant à Nantes, faisant partie de la diaspora camerounaise de France. L’organisation est à l’origine d’un réseau de 15 musées au Cameroun, parmi lesquels 12 musées communautaires ou cases patrimoniales conçues avec les communautés locales et leurs chefs traditionnels. Les objets qui y sont inventoriés et exposés, sont, au-delà de leur qualité esthétique qui frappe le regard occidental, toujours en usage au cours de cérémonies publiques ou secrètes. C’est-à-dire qu’ils peuvent sortir du musée pour un événement particulier et y revenir, ce qui est contraire à toutes nos habitudes européennes.

C’est autour de ces musées communautaires que le musée du quai Branly propose l’exposition « Sur la Route des Chefferies du Cameroun. Du visible à l’invisible » jusqu’au 17 juillet 2022. Sous la supervision d’un comité scientifique où siègent à égalité des représentants du musée, dont le conservateur Aurélien Gaborit, responsable de ses collections africaines, et le conseil des chefs traditionnels de l’Ouest Cameroun, l’institution a laissé carte blanche à l’association, acceptant de se plier aux exigences des prêteurs et prêteuses, quitte à bousculer les process occidentaux de montage d’exposition et de muséographie. Confiant le commissariat général à Sylvain Djache Nzefa qui a constitué librement son équipe, le musée a plutôt joué un rôle de conseiller technique sur la faisabilité et la réalisation de l’exposition. Des missions de terrain ont été menées pour choisir les objets à présenter dans l’exposition, en concertation avec les chefs, les reines et les notables. Plus de 270 œuvres sont ainsi présentées (masques, sculptures, tenues, trônes...), dont 230 venues des chefferies.

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Cameroun, en Afrique centrale l Chefs participant à l’exposition

L’exposition n’est que la partie émergée d’un iceberg, puisque ce travail de plusieurs années, trois ans avec le covid, s’est accompagné de formations délivrées par des professionnel·les du musée parisien à des jeunes camerounais·es en Afrique, en France et par zoom [1]. Initiée en 2018 sous la présidence de Stéphane Martin, l’exposition a été portée par son successeur Emmanuel Kasarhérou qui s’est rendu sur place fin 2020 pour rencontrer les chefs traditionnels. Plusieurs délégations du musée ont pris le même chemin.

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Sylvain Djache Nzefa, Cindy Olohou et Rachel Mariembe ©DR l Exposition « Sur la route des chefferies au Cameroun »

Sylvain Djache Nzefa s’est entouré de Rachel Mariembe, enseignante-chercheuse camerounaise, cheffe du département Patrimoine et Muséologie de l’Institut des Beaux-Arts de l’université de Douala, à Nkongsamba, et de Cindy Olohou, historienne de l’art française, spécialisée en art contemporain d’Afrique, créatrice, à Paris, de l’agence culturelle Wasanii Ya Leo (« Artistes d’aujourd’hui » en swahili), pour la diffusion et la valorisation de l’art contemporain en général et plus particulièrement celui d’Afrique, d’Amérique latine et de leurs diasporas. Tout juste diplômée de l’École du Louvre, sa première mission professionnelle la mena en 2017 sur la Route des chefferies où pendant plus de trois mois, elle intervient comme muséologue et chargée d’expositions pour les cases patrimoniales. Aujourd’hui commissaire associée de l’exposition du musée du quai Branly, elle nous fait partager de l’intérieur sa réalisation. BH


Beaucoup d’objets ne sont pas sous vitrine, c’est volontaire ?
Cindy Olohou. Oui, pour ceux venant du Cameroun. Je précise que tous les objets sont sécurisés, même si ce n’est pas visible. Mais comme c’est un patrimoine vivant, les mettre sous vitrine, ça n’avait pas de sens.

Patrimoine vivant, qu’est-ce que cela veut dire ?
Ce ne sont pas juste des objets d’art. Ce sont aussi des objets cultuels, de vie quotidienne. Des gens vivent avec. Certains sont même toujours chargés. Ils sont vivants pour les communautés. Les mettre sous vitrine aurait signifié une idée d’enfermement. C’était comme s’ils appartenaient à une tradition du passé. Or, les chefs et les notables pratiquent toujours les rites. Il est important de dire qu’il y a des endroits du monde où modernité et tradition coexistent parfaitement. Les chefs se baladent en quatre-quatre, ils regardent Netflix, et ça n’empêche pas que tous les huitièmes jours de la semaine, ils fassent des cérémonies.

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Callebasses et instruments de musique l Tissu ndop, chef de Batié

C’est la raison pour laquelle des objets ont été soumis à des rituels pour l’exposition ?
Oui mais cela dépendait de chaque chef. Certains ont déchargé avant tous les objets.

C’est-à-dire ?
Les notables enlèvent la charge magique de l’objet pour pouvoir le présenter au public et qu’on puisse le prendre en photo.

Le prendre en photo ?
Par exemple, le totem éléphant de Bafou a été monté dans le musée par Robinson, un notable venu exprès du Cameroun qui viendra aussi le démonter, sinon sa chefferie ne nous le prêtait pas. Quand il était en train de l’installer, des personnes présentes voulaient filmer, prendre une photo, il a dit non. Une fois les cérémonies finies, c’était possible. « Maintenant, c’est déchargé ». Ça ne le choquait plus.

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Statues fétiches l Totem éléphant géant, chefferie Bafou

D’autres objets ont nécessité une cérémonie particulière ?
Pour le masque kun’gang venu de Bandja, ça a été toute une péripétie. A l’entrepôt camerounais où l’on faisait les constats d’œuvres avant de les emballer, le masque « pleurait ». Il était mouillé sans raison apparente, donc il fallait faire une cérémonie supplémentaire. Ils l’ont isolé pour que sa colère n’affecte pas les autres objets présents. Les notables de Bandja sont venus, ont fait une nouvelle cérémonie pour qu’il cesse de pleurer et l’ont eux-mêmes mis en caisse. Tous ceux qui avaient touché le masque ont eu droit à une petite purification pour ne pas avoir de mauvais esprits ou de choses négatives venant de la colère du masque.

Et à l’arrivée en France ?
A son déballage, nous avons constaté qu’une peau de serpent, abîmée par de la moisissure, s’était décrochée des amulettes qui le composent. Mais ni nous ni les équipes du musée sommes initiés donc on ne pouvait pas la refixer nous-mêmes. Le compromis trouvé entre le service de restauration du musée et Rachel qui jouait les intermédiaires avec les notables, a été d’enlever la moisissure, de stabiliser la peau et de la mettre dans un sachet à l’intérieur du masque parce qu’on ne pouvait pas l’en séparer mais qu’on ne pouvait pas non plus la refixer à l’endroit d’origine, ce qui aurait nécessité des rites. Comme ça, ils pourront rattacher l’amulette quand le masque rentrera.

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A gauche, le « masque qui pleurait » © Cindy Olohou l Masque dit Batcham et masque Katso, chefferie Bamendjinda

Le musée du quai Branly a accepté facilement toutes ces contraintes ?
Oui, tout le monde a accepté de jouer le jeu mais cela avait été dit dès le départ. Les chefs avaient imposé certaines conditions et le musée s’était engagé à les respecter. Pour la désinsectisation des œuvres par exemple, ils ne voulaient pas qu’on applique des produits, ce qui revenait à changer l’objet. On a utilisé la technique classique de l’anoxie, un conditionnement sans oxygène pendant trois semaines qui tue tout ce qui est larves, insectes… Là, ça ne posait pas de problèmes car ça n’impacte pas la structure de l’objet. Autre condition, certains objets ne pouvaient pas être touchés par les femmes. Donc on a établi une liste avec les chefs et les notables, et le musée a dû faire appel à des restaurateurs extérieurs pour les traiter, car en interne ce ne sont que des femmes.

Elles l’ont bien pris ?
Oui, car cela avait été convenu avant. J’ai l’impression que c’est un aspect de plus en plus pris en compte par le musée.

L’exposition présente aussi des tenues portées par des reines. Celles-ci ont eu des exigences différentes ?
Il y a moins d’interdits pour les objets liés aux femmes. C’était beaucoup plus simple. Chaque reine a prêté son costume et a donné son autorisation pour l’exposer.

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Reines des chefferies l Tenues de reines

Les chefs avaient imposé d’autres conditions ?
La première et la principale, c’était l’assurance que les objets prêtés reviennent. Il y a eu beaucoup de discussions avant avec les chefs pour les rassurer. C’est évident pour nous parce que l’on signe des conventions de prêts, nous sommes maintenant dans un dialogue interculturel, mais le souvenir des pillages de la période coloniale est encore très prégnant pour eux. La question revenait sans cesse. Certains chefs ont même demandé à des membres de la Route des chefferies de s’engager personnellement. D’autres n’ont finalement pas voulu participer parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec le principe de faire partir plus d’objets en France, considérant que c’était plutôt l’inverse qui aurait dû avoir lieu, demander aux musées occidentaux de faire venir des objets ou de rendre le patrimoine au Cameroun.

La question des restitutions s’est posée ?
Pour les objets de l’exposition issus des collections du musée du quai Branly, à chaque fois, on nous posait la question : « Il va être restitué ? ». Comme on était en plein dans le processus de restitution des œuvres au Bénin, c’était le sujet d’actualité.

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Masques l Statue perlée

Il y a eu des demandes plus spécifiques ?
La base du musée étant en ligne, je pense à un chef qui avait les photos de certaines œuvres : « Cet objet qui vient de notre chefferie, comment est-il entré au musée ? Qu’est-ce qu’il fait là-bas ? » Il voulait surtout savoir.

Des objets venant du Cameroun posent problèmes au musée du Quai Branly ? Existe-t-il des demandes officielles du Cameroun de restitution ?
Non, pas pour le moment. La mission Henri Labouret pose question. Une mission mandatée en 1934 par le ministère des Colonies en vue de la collecte d’objets. Je sais qu’il y a des recherches actuellement au sein du musée sur la provenance des collections. Il y a aussi la question du masque Tukah exposé au Pavillon des Sessions, au Louvre [annexe du musée du quai Branly]. Il a quitté le Cameroun en 1957 avec le docteur Harter et est entré au musée du quai Branly par leg en 1992. Le docteur Harter a plutôt bonne réputation à l’Ouest du Cameroun, il a reçu en effet beaucoup de dons. Mais le chef actuel ne comprend pas comment son prédécesseur, également décédé, a pu donner un tel masque sans rite, sans rien. C’est bizarre. (Suite après l’encadré)

RESTITUTIONS AU CAMEROUN

Le rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain remis en 2018 par Felwine Sarr et Bénédicte Savoy au président de la République, Emmanuel Macron, évoque la situation du Cameroun qui fait partie des 4 pays d’Afrique francophone où ils se sont rendus pour rencontrer experts et acteurs politiques. Le Cameroun est un pays, notent-ils, où “des formes alternatives de mise en valeur du patrimoine sont particulièrement vivaces" et où “des communautés ont maintenu vivant leur rapport aux objets de leur patrimoine par la perpétuation de traditions et de rituels”. Ils ont ainsi pu visiter le musée national du Cameroun, à Yaoundé, et des musées privés « extrêmement engagés » dont de chefferies traditionnelles qui les ont fortement impressionnés, en particulier le modèle des cases patrimoniales : « Ces visites nous ont édifiés sur la pluralité des dispositifs de conservation et sur leur richesse, ainsi que sur le grand intérêt porté par les chefferies à la conservation de leur patrimoine ».

La question des restitutions était accueillie partout favorablement, le pays comptant parmi ceux où “des associations militantes à but non lucratif se sont vigoureusement emparées du sujet ces derniers temps, exigeant des réponses de la classe politique”. Le rapport cite la fondation AfricAvenir International “engagée depuis 2013 dans plusieurs campagnes de sensibilisation à la question des restitutions”. A Douala, ils ont rencontré des chefs traditionnels à ce sujet : « Ils nous ont fait part de leurs préoccupations quant au retour des objets de leur patrimoine présents dans des musées européens et nous avons pu mesurer le grand intérêt qu’ils portaient tous à la question de leur restitution, ainsi qu’à l’état très avancé de leur réflexion sur le sujet. »

Le Cameroun est particulièrement visé par la question. Second pays africain en nombre d’oeuvres présentes dans les collections du musée du quai Branly, sur 7 838 recensées, 6968 proviennent de sa période coloniale, qui dura de 1885 à 1960. D’abord sous protectorat allemand, le pays revint pour l’essentiel à la France en 1918, à l’issue de la Première Guerre mondiale, et au Royaume-Uni pour quelques régions. Aux prises patrimoniales du 19e siècle accompagnant raids militaires et expéditions dites punitives, succèdent, à partir des années 1920, des collectes d’objets lors d’expéditions scientifiques, telle la mission Henri Labouret au Cameroun en 1934 du nom de ce militaire et administrateur colonial devenu ethnologue.
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© musée du quai Branly - Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais / Patrick Gries l Château de Versailles, 2011

Parmi les 1245 objets ramenés de cette expédition, présentes dans les collections du musée, le rapport Sarr-Savoy proposait de restituer en priorité, au même titre que les oeuvres qui l’ont été depuis au Bénin, un trône Bamoun (numéro d’inventaire 71.1934.171.1). Celui-ci avait été présenté en 2011 au château de Versailles dans le cadre de l’exposition “Trônes en majesté” et avait reçu la visite d’une délégation de personnalités camerounaises. “Les autres pièces saisies dans le même contexte pourront être restituées dans un second temps en dialogue avec l’Etat camerounais et les communautés concernées”, ajoutait le rapport. Pressé par la société civile, le Premier ministre camerounais a chargé dernièrement son ministre de la Culture «  d’élaborer la stratégie nationale de rapatriement des biens culturels camerounais illégalement exportés à l’étranger  », sans qu’il n’y ait, semble-t-il à ce jour, aucune demande officielle de restitution à la France. A suivre...

C’est ce masque qui doit « rencontrer » un autre du même genre, présenté dans l’exposition ?
Oui, le chef Bamendou a demandé que les deux masques se rencontrent pour que celui qui a quitté le Cameroun sans être déchargé transfère sa charge au nouveau. Une fois que cela sera fait, le masque du Pavillon des Sessions sera une coquille vide entre guillemets.

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Masque tukah (18e), Pavillon des Sessions, Louvre, 2012, Ji-Elle, CC-BY-SA-3.0 l Masque Tukah, expo Quai-Branly, 2022

Comment le musée du quai Branly a-t-il accueilli cette demande ?
De manière très favorable. Emmanuel Kasarhérou est très sensible à ces questions parce que lui-même a travaillé sur du patrimoine vivant en Nouvelle-Calédonie. Le masque du Pavillon des Sessions va venir au Quai-Branly un jour de fermeture. Le chef Bamendou et ses notables procéderont au rite [2].

Dans un texte de présentation de l’exposition, vous parlez de « s’émanciper du modèle du musée occidental ». Cela signifie quoi pour vous ?
Je pense à beaucoup de choses qui ont été sujet à discussion avec les équipes du musée et qui révèlent un rapport au patrimoine différent. La scénographie a fait par exemple débat. La Route des chefferies voulait une scénographie très immersive, plus chargée, le musée penchait pour quelque chose de plus épuré. C’est une vision occidentale de la présentation des objets. Dans les cases patrimoniales, il y a des fresques sur les murs. Il peut y avoir un pan de mur violet avec un podium rose, ce n’est pas choquant. En Europe, le musée est conçu comme un espace aseptisé, qui se visite en silence. Ce n’est pas le cas dans les musées communautaires. Nous avions évoqué l’idée de refaire un atelier de forgeron par exemple comme il en existe dans les cases patrimoniales, qui rappelle un musée d’ethnographie ou écomusée, le Quai-Branly était très frileux car cela aurait rappelé les villages africains pendant les Expositions universelles coloniales. Il y a aussi ce curseur-là à prendre en compte.

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Fresque et entrée de palais, exposition

Oui, pour nous, cela aurait paru super bizarre.
C’est un regard français. Cela questionne sur la manière dont on conçoit les objets et la manière dont on les pense. C’est un équilibre à trouver. Dans la partie sur la forêt sacrée, les chefs auraient voulu évoquer un lieu de culte à un moment avec des feuilles d’arbre de paix, du sel… Ce n’était pas possible pour le Quai-Branly, ce qui se comprend car cela aurait pu attirer des insectes. Et même, au-delà de la question de la conservation, mettre un espace de culte dans un musée laïc pose question ici. Au musée de Bapa, il y a un jardin traditionnel avec un espace de culte près de l’arbre de paix. La charge spirituelle, religieuse, magique, contemporaine d’usage de l’objet est absente de nos musées, pas là-bas.

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Trônes et tenues de chefs

Comment les personnes des chefferies qui ont pu venir ont jugé le résultat ? Qu’ont-elles pensé de l’exposition ?
Une vingtaine de chefs est venue au vernissage avec leur communauté, cela faisait beaucoup de monde. Ils étaient très contents, fiers que leur culture soit si bien mise en valeur. C’était un stress pour moi, parce que je ne suis pas du Cameroun. Dès le premier trône mis en avant, son chef est monté sur le podium et s’est assis dessus. On s’y attendait un peu et c’était assez drôle. On ne peut pas empêcher un roi de s’asseoir sur son trône ! Il a toute légitimité, c’est son trône avant d’être un objet d’exposition ◆

SUR LA ROUTE DES CHEFFERIES DU CAMEROUN. DU VISIBLE A L’INVISIBLE
5 avril - 17 juillet 2022
12€ / 9€ / Gratuités habituelles + 07.07-25.08.2022, musée gratuit, collections et expositions, tous les jeudis soirs de 18h à 22h avec réservation
#RouteDesChefferies

Musée du quai Branly–Jacques Chirac
37 quai Branly
75007 Paris
www.quaibranly.fr

:: Bernard Hasquenoph | 5/07/2022 | 18:51 |

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NOTES

[1] 60 professionnels du patrimoine formés lors d’un chantier école, 60 jeunes formés en scénographie d’exposition, 25 professionnels du patrimoine formés en régie d’exposition et transport des oeuvres, 45 professionnels formés en « stratégie de développement culturel », 65 professionnels formés sur la réalisation d’une exposition (dossier de presse).

[2] La cérémonie a eu lieu le 27 juin 2022.



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