30.11.09 | C’EST LE GENRE D’INFO sur laquelle le Château préfère rester discret et ne pas trop en faire. Ni en dire. On sait, d’une mare, qu’il ne faut pas trop en troubler la surface au risque de faire remonter la vase. Donc pas de communiqué officiel, juste quelques apartés, quasi en off.
De la même façon qu’en septembre, au service comm’ du Château, on s’était empressé d’informer quelques journalistes de la « suspension » de l’enquête de la Répression des Fraudes des Yvelines suite à notre plainte sur ses tarifs - on a toujours pas compris comment ils l’avaient appris avant nous -, son service presse s’est fendu il y a quelques jours d’un mail concis pour informer les mêmes de la « réponse de la DGCCRF à la plainte déposée par Louvre pour tous, à l’encontre du château de Versailles ». Copie bien sûr vers les hautes sphères du château où, si l’on se garde bien d’en faire état publiquement, on suit l’affaire de près.
Pas de chichis donc, le mail va droit au but, en ne citant que la presque dernière phrase du courrier officiel daté du 9 novembre 2009 que nous même, nommé ici sobrement par le « pétitionnaire », avons reçu de Bercy puis publié in extenso et commenté sur notre site le 23 suivant : « En l’espèce, au regard des éléments de la cause, il paraît difficile de caractériser l’existence d’une pratique commerciale déloyale au sens de l’article L. 120-1 du code de la consommation ». Bien sûr le mail ne précise pas que la DGCCRF ne donne là qu’un avis consultatif « sous réserve de l’appréciation souveraine des tribunaux ».
Non, pas la peine de s’étaler, d’en dire trop. Surtout ne pas aborder le contenu. Sinon quoi dire ? que pour la DGCCRF le billet combiné Château + Expo se justifie parce que Versailles est... un château... C’est tellement invraisemblable et ridicule, d’autant que les deux prestations sont nettement séparées. Il suffit de se rendre sur place pour le constater, ce que manifestement n’a pas fait le numéro 2 de la DGCCRF qui signe pourtant la lettre. Pour les audioguides, c’est pas mieux. Leur location imposée se justifierait parce que se substituant à « d’autres formes d’information du public (affichettes, etc.) » alors que celles-ci existent à Versailles depuis des années, mises à disposition du public massivement et gratuitement, jusqu’en sept langues. 3 089 475 brochures et dépliants ont ainsi été « consommés » en 2008, sans compter les panneaux dans les salles. Et comment faire croire aussi que les audioguides constituent une « réelle valeur ajoutée » alors qu’une enquête en 2006 indiquait que ce mode de médiation arrivait en dernier souhait des visiteurs.
Moins on en dit, mieux c’est. Seule la bénédiction de Bercy compte. Tel est le message essentiel, bien répercuté par Artclair.com : « La DGCCRF donne raison au Château de Versailles ». Le titre est parfait.
Le mail se termine poliment par une invitation à contacter le service presse du château, si nécessaire, « pour plus d’information ». On aimerait bien être là pour entendre ces pauvres attachées de presse se dépatouiller avec l’épineux dossier. C’est autre chose et moins glamour que de vendre l’exposition Louis XIV, cette exposition-phare événement extraordinaire qui n’a jamais réuni autant de chefs-d’oeuvre depuis... depuis... depuis Louis XIV. Mais tout l’art d’une attachée de presse, c’est justement ça, broder, minimiser ce qui fâche ou ne même pas l’évoquer, gonfler le positif, parler, plaisanter avec son interlocuteur, jusqu’à mentir s’il le faut. Le plus important étant d’avoir l’air convaincu, même si, au fond de soi, on n’en croit pas un mot. En fait, une bonne attachée de presse, c’est comme un homme politique.
« Le fait même que l’exposition se déroule dans le cadre d’un château rend difficilement séparable les deux prestations. » Lettre de la DGCCRF
« S’agissant de la mise à disposition d’audio guides, il n’est pas illégitime qu’un musée fasse le choix de proposer une prestation globalisée, incluant les audio guides qui apportent une réelle valeur ajoutée à la visite de l’exposition. Il peut être considéré également que l’audio guide, qui représente un coût réel, est amené à se substituer à d’autres formes d’information du public (affichettes, etc.), sous une forme plus confortable, et pour répondre à un souci de simplification des visites, qui peut présenter un intérêt également pour le consommateur ». Lettre de la DGCCRF
Extrait du Rapport d’activité 2006 de l’Etablissement public de Versailles (EPV), p.226. : "Mieux connaître les publics - Le Baromètre des établissements culturels : L’EPV a souscrit en 2006 au Baromètre des établissements culturels. Ce baromètre est un sondage sur le public potentiel des établissements culturels d’Île-de-France. Est défini comme le public potentiel des établissements culturels « la population nationale métropolitaine âgée de 15 ans et plus, vivant dans la région parisienne ou y étant allée au cours des cinq dernières années, et ayant, au cours de cette même période, visité au moins un musée (de quelque genre que ce soit) ou un centre ou parc d’expositions scientifiques et technique ». Ce public représente environ 17,4 millions d’individus. L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 2 843 personnes dont 2 108 constituant un échantillon représentatif de la population nationale et 737 un sur-échantillon représentatif de la part de celle-ci vivant en Île-de-France. Ce sur-échantillon visait à assurer une meilleure valeur significative aux résultats obtenus dans la région parisienne. (...) S’agissant de la forme des explications et informations, le public potentiel préférerait disposer d’une médiation sur le site, humaine (53% avec un conférencier) ou par audioguide (16%), plutôt que de s’en remettre à ses propres moyens (31 %), avec ou sans documentation préalable."
Lancement du Groupe Facebook Pour des tarifs raisonnables au Château de Versailles